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Elle se trouvait face à lui, plus grande, plus raide que ce qu'il s'était imaginé. La plus haute colline de la région, 653 mètres de hauteur. Le chemin menant au sommet était tortueux, un peu comme sa vie pensait-il. A certain moment une branche venait l'aider à avancer et lâchait aussitôt le faisait reculer de quelques pas, n'oubliant pas d'écorcher au passage ses mains, ses coudes ou se genoux. Il arrivait en haut encore plus meurtris qu'il ne l'était avant son ascension. Le sommet était étrangement plat et large d'au moins soixante mètres. Il n'aurait pu l'affirmer, il avait toujours été mauvais sur l'appréhension des distances. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu de louper son permis la première fois. L'endroit était encore plus calme qu'en bas. Pas un souffle de vent ne venait le déranger. L'air était étrangement doux et il semblait se trouver au dessus des nuages. Contrairement à ce qu'il pensait, il n'avait aucun mal à respirer. Il n'en revenait d'ailleurs toujours pas d'avoir pu monter jusqu'ici. Il observait d'un coup d'œil furtif tout ce qui se trouvait autours de lui et s'arrêta sur ce banc. Il n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu arriver jusque là, par quel moyen et surtout qui l'y avait déposé. Le pourquoi il s'imaginait que c'était pour pouvoir admirer la vue. Il est vrai que c'était probablement la plus belle vue qu'il était donné de voir un être humain dans ce vaste monde. Le paysage n'avait pas la même apparence d'ici. Tout semblait plus tranquille, innocent.

Il s'avança à l'autre bout afin d'admirer la vue et surtout la distance qui le séparait du sol. Même le plus grand cascadeur du monde sentirait son cœur se pincer s'il regardait en bas. Cependant, lui non. Il s'avait pourquoi il était là et il n'allait pas se mettre à avoir peur maintenant. C'était trop tard de toute façon. Tout était minuscule. Les arbres lui faisaient penser à des brindilles d'herbes et les quelques habitations à de gros rochers abritant de toute toute petites Fourmies à deux pattes. Il prit son sac à dos et le jeta. Il comptait les secondes que celui-ci mettait avant d'atteindre le sol. Malheureusement au milieu de sa chute le sac s'accrocha à une branche sortant de la colline. Edward semblait déçu. Il décida d'aller s'assoir sur le banc afin de profiter une dernière fois de la vue et d'en finir une fois pour toute. Le banc était impeccable, pas un seul grain de poussière ne s'était déposé dessus. Comme si quelqu'un venait tout juste de le nettoyer. Il sentait encore la peinture fraîche. Par réflexe il posa son doigt pour voir si c'était le cas ou si son imagination lui jouait un tour. Visiblement c'était sec. « Quelqu'un a du passé là quelque temps avant moi » pensait-il. De toute façon quelle autre raison pourrait-il y avoir. S'asseyant sur le banc, il respira un grand coup et ferma les yeux. Pour la première fois depuis une semaine, il allait pouvoir se reposer.

- Ne faites pas ça, ce serait une bétise !

Edward sursauta.

- Pardon ? il y a quelqu'un ?
- Oui moi ! Et je disais que ce serait dommage d'en arriver là !

Il s'essuya les yeux, secoua un peu la tête, se tourna et retourna plusieurs fois mais ne voyait rien. Rien qui pouvait ressembler à un être humain et ce ne pouvait pas être le banc qui parlait. Il se pencha sur touts les bords de la colline afin de voir si quelqu'un n'était pas caché ou autre. Mais encore une fois rien.

- Qui êtes-vous ? pourquoi je ne vous vois pas ?

Edward attendait une réponse mais rien ni personne ne lui répondit. Il pensa alors que se devait être l'effet de la fatigue mélangé à l'altitude qui lui donnait des hallucinations. C'était soit cette version soit celle qui l'annonçait comme officiellement fou. Autant dire que le choix n'était pas difficile.

- Je m'appelle Méliana et si vous ne me voyez pas c'est que vous ne regarder pas au bon endroit tout simplement.

Il sursauta une nouvelle fois. Se retournant et fermant les yeux il murmurait « je ne suis pas fou, je ne suis pas fou, je n'entends rien – rien du tout ! » Sans s'en apercevoir il commençait à respirer de plus en plus fort. Le stress s'emparait peu à peu de lui.

- Qu'est-ce que ça peut vous faire que vous soyez fou ? De toute façon vous avez décidé de sauter, donc dans quelque minute ou quelques heures ça ne sera plus votre problème ! Non ?

Surpris par cette réponse, Edward bafouilla

- Heu.. oui, non, enfin si ... Mais comment vous savez que je veux sauter ? Et puis vous êtes où à la fin ?
- Je le sais parce que toutes les personnes qui viennent ici ne le font que pour ça. Allez savoir pourquoi ? Il y a un magnifique paysage n'est-ce pas ? Ne peuvent-ils pas venir uniquement pour l'observer ?! Et tourner votre tête à gauche et descendez la jusqu'à votre épaule, vous me verrez.

Il ne s'attendait pas à cette deuxième partie de la réponse. Il tourna délicatement sa tête jusqu'à l'apercevoir.

- Vous ... vous ... êtes une .. une espèce de fée ?

Elle mesurait moins de dix centimètres, était de couleur rouge avec quelque petites taches noir sur le visage et sur le ventre. A première vu, on aurait dit une tête de bouc posé sur un corps d'hippocampe. Elle avait deux petites ailes ressemblant à celles qu'ont les dragons et des petites antennes sur le dessus de la tête. Sur son ventre se trouvait une sorte de poche luminescente. Elle mesurait l'énergie dont elle disposait avant de devoir retourner là haut au risque de mourir. Les mots « espèce » et « fée » n'avait pas l'air de lui avoir fait plaisir. Mais elle acquiesça d'un signe de tête.

- Si on veut...
- Okay ... donc je suis vraiment fou ... Il était temps que j'en termine, je sais pas dans quels emmerdes j'aurais pu me fourrer.
- Mais non vous n'êtes pas fou ! La preuve vous me voyez donc j'existe !

Ne trouvant pas sa réponse plus rassurante il la questionna.

- Ouè... admettons que vous existiez... et encore même un mec bourré aurait du mal à y croire... vous êtes qui au juste ?
- La gardienne de cet endroit. Comme je vous l'ai dit tous ceux qui viennent ici sont comme vous. Ils ont envie d'en finir. Pourtant certains ne sont pas prêts. C'est juste un sentiment ressentis qui les dépasse totalement, mais ils ne le pensent pas vraiment. Et moi je suis là pour faire en sorte qu'ils en prennent conscience afin d'éviter une tragédie. Vous seriez surpris de voir le nombre de personne qui ne saute pas finalement. Cependant, certains sont vraiment habités par l'envie d'en finir. Ils ont leurs raisons et je ne suis pas là pour les juger. Dans ce cas là je ne peux rien faire d'autre que de les accompagné jusqu'à la fin...

Edward se sentait complètement abasourdis par ce qu'il venait d'entendre.

- Donc si je résume vous êtes en quelque sorte un ange gardien ... mais aussi un ange de la mort c'est ça ? Etrange mélange...
- Si on résume ... alors oui en quelque sorte.
- Bien... ba vous savez vous pouvez repartir, je fais partis de ceux qui sont vraiment décidé à partir donc vous ne pourrez pas m'en empêcher ! Je suis désolé !

Méliana déploya ses ailes et alla se poster devant Edward. Ses deux petites antennes donnaient l'impression qu'elles se battaient en duel.

- Si c'est le cas pourquoi être venu jusqu'ici ? Il y a beaucoup d'autres façons de mourir, beaucoup plus simple et moins fatigantes que celle-ci.
- Haha vous faites fausse route ! J'ai déjà essayé beaucoup de chose. Malheureusement je n'ai jamais réussit à allez jusqu'au bout. Toujours quelque chose qui m'empêchait.
- Et vous ne croyez pas que c'est un signe ? Que cela montre que vous n'êtes pas prêt ! Que ce n'est qu'une excuse pour ne pas assumer votre vie ? Et puis ... vous êtes jeune. Vous devez avoir 30 ans à tout casser...
- 29 et 2 mois pour être précis. Et non je ne vois pas en quoi cela est un signe. Oui je n'assume pas ma vie et alors ? Où est le mal ? Fouttez moi la paix, laissez moi crever en paix. Je ne manquerais pas à beaucoup de monde.. en fait à personne ! Même mon boss m'aura trouvez un remplaçant au bout d'une semaine à peine !
- Et vos amis ?
- Mes amis ? je ne sais pas si on peu appeler ça des amis ! j'ai tout foiré ! J'ai foiré ma vie et je n'ai que 29ans ! Alors ne m'en voulez pas si je n'ai pas envie de voir ce que sa donnera dans 30ans !

Edward s'avança du rebord. Il commençait enfin un sentir le vent, le froid. L'air s'était énormément rafraichit ! Des frissons parcouraient son corps. Il regardait plusieurs fois le vide qui l'attendait.

- Pourquoi dites-vous que vous avez raté votre vie ?

Méliana tourbillonnait autours de sa tête. Elle attendait qu'il lui réponde. Il ne semblait pas vouloir lui faire ce plaisir. Il était concentré. Concentré sur son futur saut. Il cherchait la meilleure position, celle qui lui éviterait de trop souffrir même s'il le savait bien, à une hauteur pareil il n'y a plus aucun risque. Ses mains, ses jambes, ses lèvres se mettaient à trembler. Il commençait à ressentir la peur. Il n'osait pas la regarder. Il savait d'avance ce qu'elle allait lui dire et elle avait tort. Il était prêt ! Finalement d'une voix tremblotante il lui répondit. Elle semblait contente.

- Pourquoi je dis ça ? Je vis dans un studio miteux, entouré de voisins plus que bizarres, dans un quartier plus que dégueulasse qui donne l'impression que la municipalité a oublié qu'il existait. Il me faut quinze minutes à pied pour trouver le tout premier commerce ! Mon travail me dégoute, j'y vais à reculons chaque jour ! Le pire dans tout ça, c'est que j'ai un bon salaire. Dans n'importe quelle autre ville je pourrais trouver un meilleur endroit où habiter, malheureusement ici je ne peux pas ! Je dois faire un choix entre bouffer et habiter dans un endroit répugnant ou vivre dans un bel appartement et manger une tranche de salamis par jour ! Et je déteste le salami ! Ma famille ? Je ne la vois qu'une ou deux fois par an, trop honte de leur avouer ma véritable situation, je leur mens ! Mes amis ? Comme je l'ai dit c'est un bien grand mot ! « Connaissance » serait plus adapté ! Une sortie de temps en temps et c'est tout ! Je sais que je ne pourrais pas compter sur eux si j'allais mal...
- ...Comme aujourd'hui ?
- Oui ... enfin bref, je ne suis pas venu ici pour me faire psychanalyser ! En plus s'il fallait une preuve de plus pour prouver qu'il est l'heure, elle est juste là ! Je me mets à parler à une sorte de fée. Il n'y a que dans les contes que ça existe ! Et mon âme d'enfant je l'ai perdu il y a bien longtemps déjà !

Edward s'amusait à se balancer d'avant en arrière de plus en plus fort, comme pour se donner bonne conscience. S'il tombait sa ne serait pas de sa faute... juste un accident, une maladresse. Le vent se mettait à souffler de plus en plus fort, rendant son petit jeu encore plus risqué. Méliana semblait énervé ! Elle savait qu'il lui manquait quelque chose ! Elle le voyait très bien, il n'était pas prêt ! Il ne devait pas mourir comme ça. Elle n'avait jusque là jamais échoué dans sa mission et elle ne comptait pas le laisser être le premier ! Soudain elle eu une sorte d'illumination. Elle l'interrompait ce qui semblait l'agacé.

- Tu as omis de me parler d'une chose ?
- Ha bon ? quoi encore ?!
- Tu m'as parlé de ta famille, de tes « amis » mais rien du côté des sentiments ! Tu n'as pas de petite amie ?
Il serra sa mâchoire. Elle le voyait très bien, c'était le sujet sensible.
- Non ... pas depuis cinq ans ! Ayè contente ? je peux sauter où je dois signer quelque chose pour en finir une bonne fois pour toute !?
- Elle s'appelait comment ?
- Lise ...
- Il s'est passé quoi ?
- Non ... je crois qu'on s'est pas bien compris ! Au cas où tu ne l'as pas remarqué je suis occupé là ! On en reparlera une autre fois okay ? Enfin pour ça faudrait un miracle ! Lise c'est du passé et je vais bientôt le rejoindre ! Alors merci de te soucier de moi, faut pas maintenant salut !

Edward respira un grand coup. La regarda avec un air d'exaspération. Il leva la tête, passa ses bras autours de son coup et souriait. Cela semblait l'étonné. Il se retourna pour la regarder une dernière fois et sauta. Méliana ne pu empêcher un cri sortir de sa bouche. Elle ne savait pas quoi faire ! Elle ne voulait pas échouer. Pas avec lui... surtout pas. Il se laissait tomber doucement. Il se sentait mal à l'aise, ne sachant pas comment se mettre. Le vertige se faisait de plus en plus grand et plus il s'enfonçait plus il avait l'impression que son cœur allait lui ressortir par la bouche. Il le sentait remonter avec une force impressionnante. Elle savait qu'il passait à côté de quelque chose... Ne prenant la peine de réfléchir aux futures conséquences de ses actes elle se concentra et l'arrêta. Il stoppa net sa course dans le vide. Il écarta grand les yeux ne comprenant ce qui se passa. Il regardait autours de lui et ne voyait rien qui pouvait l'empêcher de continuer sa chute. Elle s'approcha de lui. Il comprit alors.

- Quoi encore ?
- Dis moi ce qui c'est passé !
- Mais rien ... il ne s'est rien passé ! On était ensemble depuis nos 18ans, on vivait ensemble depuis quatre ans et tout ce passait bien. Je venais de terminer mes études et j'avais trouvé un travail qui m'intéressait dans l'architecture. Elle était toujours interne à l'hôpital. On avait trouvé un beau petit appartement près d'un parc dans lequel on aimait bien faire nos footing ensemble lorsqu'elle trouvait le temps... Et puis un jour sans me donner aucune raison mis à part un mot avec dessus « Je suis désolé. Je t'aime » elle est partit ! Depuis je n'ai plus eu aucunes nouvelles. Ses parents m'ont toujours certifiés qu'ils n'en avaient pas non plus. Et voila c'est comme ça depuis cinq ans ! J'ai du déménager ne pouvant plus vivre dans cet appartement seul, changé de travail après m'être fait viré pour « faute professionnel ». Ceux que je pensais être mes amis m'ont tournés le dos du jour au lendemain. Mais ça n'était pas une surprise, ils étaient plus proche de Lise que de moi et m'ont jugés responsable de son départ...

Une larme naissait le long de son œil droit. Il essayait de la retenir. Il avait déjà assez pleuré durant ces dernières années. Aujourd'hui et pour la première fois depuis longtemps il se sentait libre. Il n'attendait qu'une chose, qu'elle le libère.

- Une dernière chose... Son nom de famille ! quel est-il ?
- Heuu... Lise Key. Pourquoi ?

A son nom, Méliana ferma les yeux et donnait ainsi l'impression qu'elle recherchait quelque chose. En même temps apparaissait devant les yeux stupéfaits d'Edward un étrange rectangle noir qui peu à peu laissait apparaitre des images. Sa gorge se resserra et son cœur s'accéléra. Il la reconnu tout de suite. Elle n'avait pas changé. Peut-être une petite ride et un air triste qu'il ne lui avait jamais connu en plus ainsi qu'une nouvelle coupe de cheveux, mais c'était tout. Elle était la même que lorsqu'elle était partis. Son cœur se pinça lorsqu'il aperçut à ses côtés un enfant.

- C'est pour me montrer qu'elle a refait sa vie que tu me fais endurer tout ça ? Tu veux me prouver quelque chose ? Parce que là c'est raté !
- Non ... regarde ! Regarde autours d'elle.

Il s'exécuta et scrutait les moindres détails. Pas un seul élément ne laissait penser qu'un homme vivait avec elle. Au contraire. Il s'attardait un peu plus sur l'enfant. Il était brun avec des cheveux bouclé, comme lui étant plus jeune. Il avait les yeux verts de sa mère caché derrière de petites lunettes rondes. Sa peau était mate comme la sienne. Il avait des origines antillaises du côté de sa mère uniquement. Il semblait dérouté. Elle le voyait et semblait contente d'elle.

- Il.. qui est... quand ?
- Il a bientôt cinq ans. Et pour ma part je trouve qu'il te ressemble étrangement beaucoup.
- Non.. non c'est impossible ! Elle me l'aurait dit ! Pourquoi elle me l'aurait caché ??

L'écran redevint noir quelques instants avant de faire apparaitre de nouveau une image. Méliana commençait à perdre de la force. L'endroit avait changé mais il lui semblait familier. C'était là où ils vivaient tout les deux, cinq ans auparavant. L'image remontait à cette époque. Elle était assise sur le canapé depuis près de deux heures, un test de grossesse sur la table. Il indiquait un petit « + ». Elle pleurait. Rangeant le test dans sa boîte d'origine puis dans un sac plastique soigneusement placé au fond de la poubelle, elle se dirigea vers la table à manger. Elle sorti du tiroir un bloc note et un crayon. Ses mains tremblotaient, elle n'arrivait pas à écrire correctement ce qu'elle voulait. Finalement après plusieurs essaies elle arriva à écrire ceci :

Mon chéri,

Toutes ses années passées à tes côtés ont été plus que merveilleuses et j'espère tellement en vivre encore et encore. Jamais je n'aurais imaginé trouver la bonne personne aussi rapidement alors que certains mettent presque toute une vie pour la trouver. Tu remplis mon cœur de bonheur chaque jour un peu plus, à un point tel, que moi-même je n'avais jamais pensé possible. Petit à petit nos projets ont vu le jour laissant place à de nouveaux ne demandant qu'à suivre le même chemin. Malheureusement quelque chose que nous n'avions pas prévue, vient quelque peu entacher ces plans. Je suis enceinte Edward. Je sais que tu as toujours voulu être père et je pense savoir ce que tu dirais. Pour ma part, tu connais mon avis sur la question. Je ne me suis jamais senti l'âme d'une mère et surtout pas maintenant. J'ai encore quelques années d'interna à faire et toi tu commences tout juste à toucher un bout de ton rêve. Nous ne sommes pas prêts, c'est trop tôt.

Tu vas trouver ça stupide, mais depuis tout à l'heure je ne fais que de pleurer. Pour la première fois j'ai l'impression que ma vie m'échappe, que j'en perds son contrôle. Je m'en veux un peu quand je sais le mal que certaines personnes se donnent pour avoir « la chance » d'être dans mon cas. Je ne sais plus quoi faire, j'ai besoin de réfléchir. Ne m'en veut pas mais je ne veux pas recevoir de pression venant de ta part. Je sais qu'elles seraient involontaires mais j'ai besoin d'y réfléchir sans contraintes. Je m'en vais quelques jours chez mon amie d'enfance Camille. Je t'en avais parlé quelque fois. Elle habite dans le Jura, cet air me changera les idées. Je te laisse son adresse et le numéro de téléphone où tu pourras me joindre derrière cette lettre. Mais s'il te plait, attends deux, trois jours avant. Je pense y rester deux semaines. Désolé de partir comme une voleuse, mais tu me connais les décisions prisent sur un coup de tête j'en suis la Reine.

Je mets la lettre dans notre boîte à secret. Je sais que tu iras la chercher ici en premier. Désolé encore de prendre ces « vacances » aussi précipitamment et de ne pas t'avoir concerté avant. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Je t'aime tellement mon amour. A dans deux semaines. Elles vont me paraitre terriblement longues.

Merci de me faire confiance et ne t'inquiète pas pour moi.

Je t'aime

Ta Lise.

PS : Tu peux prévenir l'hôpital et mes parents ? Je n'en ai pas le courage. Je t'aime.

Lise se leva et sans s'en rendre compte fit tomber sous la table un des brouillons sur lequel elle s'était entrainé à écrire. Dessus était inscrit « Je suis désolé. Je t'aime ». Rangeant la lettre dans la boîte, elle prit soin de la déplacer un peu afin qu'il la remarque plus rapidement et alla faire sa valise.

L'écran redevenait noir. Il semblait horrifié. Il se souvenait avoir fouillé touts les endroits de la maison, cherchant une raison à son départ, mais jamais l'idée de regarder dans leur boîte ne lui était venue à l'esprit. Enfin si, plusieurs fois même, mais pas dans cet optique. De plus il ne l'avait jamais fait redoutant la confrontation avec tous ces souvenirs.

- Mais pourquoi... pourquoi est-ce qu'elle n'est pas rentrée ??
- Elle n'a reçu aucune nouvelles de ta part. Elle à crût tout d'abord que tu ne voulais pas de l'enfant puis finalement que tu lui en voulais d'être partis comme ça et de ne pas t'en avoir parlé avant. Elle a essayée de t'appeler plusieurs fois mais raccrochait avant que tu n'ais le temps de répondre. Elle s'est persuadée que tu ne voulais plus entendre parler d'elle et est restée chez son amie. Elle n'en a jamais rien dit à ses amis. Ses parents quant à eux t'ont mentis. Elle leur écrit chaque année une carte. Mais elle leurs a demandée de ne jamais te le dire si un jour tu les interrogeais.
- Mais c'est n'importe quoi ! Jamais je ne lui aurais voulu à ce point et surtout pour ça ! Jamais je n'aurais souhaité qu'elle disparaisse de ma vie !! Elle est tout pour moi et elle le savait très bien... depuis tout ce temps... Tu me caches autre chose ! Ce n'est pas possible autrement !
- Non... non ! je te le promets.

Méliana avait de plus en plus de mal à parler et à le maintenir au dessus du vide. Son énergie était presque rendu à son minimum. Elle s'affaiblissait de minutes en minutes.

- Tout ça à cause d'une erreur, d'un malentendu.
- Je suis désolé ...

Edward craqua. Tout son corps tremblait. La peur s'emparait enfin de lui. Il se savait perdu, il savait qu'il venait de faire probablement la plus grosse erreur de sa vie et qu'il était trop tard pour la réparer. Il regarda Méliana d'un air désespéré. Elle s'était complètement affaiblie ne pouvant plus le retenir. Sans le vouloir elle se déconcentra un court instant, le laissant ainsi continuer sa chute. Attristé il paraissait cependant apaisé. Plus que quelques secondes et tout ceci serait enfin fini. Il en profitait pour regarder une dernière fois les paysages autours de lui. Jamais ils ne lui avaient paru aussi beaux et amères à la fois. Le voyant s'approcher encore un peu plus du sol, elle ne pu empêcher un nouveau crie de sortir et une larme couler le long de sa petite joue. C'était la première fois qu'elle pleurait pour quelqu'un. Plus que quelques mètres avant le terrible dénouement. Elle ferma les yeux aussi fort qu'on puisse le faire, comme lorsque l'on sert le poing quand on est énervé. Son énergie s'était tellement affaiblis qu'elle devait se résoudre à faire un choix. Une autre larme coula et un nouvel écran noir fit son apparition.

Des chuchotements le réveillèrent. Ils venaient de la cuisine. Le réveil indiquait 10h passée. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas aussi bien dormis, malgré un rêve étrange. Se frottant les yeux, il se remémorait la veille. Il s'avançait dans le couloir en prenant le temps de s'attarder sur chacune des photos. Chacune ayant son histoire il souriait. Les chuchotements se faisaient de plus en plus forts. L'odeur qui filtrait la pièce faisait grogner son ventre. Avant d'ouvrir la porte, il essaya tant bien que mal de coiffer ses cheveux tout ébouriffés. La lumière passant par les petites lucarnes situées au bout du couloir l'éclairait tout du long. Cela laissait présager une bonne journée. Il ouvra la porte.

- Bon anniversaire papaaa !
- Merci mon trésor.

Mathias, dix ans, lui sauta dans les bras prenant le temps au passage de lui offrir son cadeau. Il le déballa avec attention. « C'est moi qui l'ait choisit et emballé ». C'était une petite maquette d'une maison à construire. « Comme ton travail ! Hein papa ?! » Lise lui souriait rougissant en même temps. Elle avait déjà partagé ses cadeaux avec lui la veille. Le tout premier était une nuit mémorable qu'elle lui avait réservée. Pour ce faire, après un merveilleux diner préparé par ses soins, elle s'était habillé du bel ensemble acheté pour l'occasion, qui était tout aussi agréable à regarder qu'à enlever. Ils se seraient crû dix ans auparavant. Retrouvant la fougue de leur jeunesse. Jamais la passion ne les avait emmenés aussi loin. La douche qui suivit ne fit que confirmer l'état second dans lequel ils se trouvaient tout les deux. Le deuxième était plus inattendu. Il était précieusement gardé dans une petite boîte. Ne sachant pas à quoi s'attendre, il l'ouvrit tout doucement. Elle se mordillait la lèvre inférieure. La boîte contenait un bâton avec dessus un petit « + ». La nouvelle les avait mis dans un nouvel état d'euphorie. Cela faisait un petit moment qu'ils essayaient. Le temps passant, ils commençaient à douter. Cette nouvelle ne fit que prolonger leur longue nuit.

Tout les trois étaient réunis autours de la table à manger. En même temps qu'Edward tentait avec son fils de construire la maison, il échangeait des regards complices avec Lise. Il savait la chance qu'il avait de les avoir à ses côtés. Il n'aurait pu imaginer meilleure vie. Dehors le soleil régnait en maître. En face, au pied du grand chêne dans le parc, tombait délicatement deux petites ailes...

1 commentaire:

  1. J'étais dans le même cas que toi pour les couleurs x)

    Enfaite dans le code HTML des que je voyais des chiffres etc.. je mettais un code couleur à la place & faisais un aperçu pour voir où est ce que la couleur avait été modifié :) & je peux te dire que j'ai mis du temps la première fois :/ Mais une fois que tu connais après ca passe un peu plus facilement :)

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