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- Ho un piano ! Tu en joues ? me fit-elle.
- Non non je n'ai pas ce talent. Il appartenait à mon père.
- Je peux ... ?
- Oui bien sur. Cela lui ferra plaisir, lui dis-je en souriant


Et c'est là que tout à véritablement commencé. Ces doigts naviguaient sur les touches du piano avec une aisance déconcertante. Elle jouait mon morceau préféré : « Lettre à Elise » du maître Beethoven. Elle le savait, on en avait parlé durant notre soirée. Elle connaissait la partition par cœur. Elle portait une magnifique petite robe en maille de couleur bleu marine, avec de faux plis vers le bas et le dos nu. Elle lui allait à ravir - elle était plus que resplendissante dedans. Sa robe faisait ressortir sa belle chevelure dorée et illuminait ces petits yeux clairs. Les contours de sa bouche étaient magnifiquement dessinés et ses lèvres avaient un léger goût sucré. Je la regardais jouer tout en essayant de ne pas me laisser déconcentrer. La musique résonnait dans la maison. Elle enchaina sur « Clair de Lune » de Claude Debussy, avec là encore un talent remarquable. J'en profitais pour aller nous remplir un dernier verre de vin rouge en me laissant transporter par la douceur de la mélodie. Je posais délicatement les verres sur le couvercle du piano tout en essayant de me noyer dans son regard. Je lui contais divers anecdotes sur l'histoire de celui-ci ; sa création, ses anciens propriétaires, quelles étaient les célèbres personnes ayant joués avec... En même temps que je lui faisais part des divers périples de ce piano, je m'approchais doucement et me posta derrière elle. Je me penchais allant jusqu'à atteindre ces doigts et les touches. Je lui montrais le peu que je savais jouer et elle improvisa ensuite. Je remontais mes doigts de ses bras jusqu'à son dos découvert en prenant le temps de le caresser au passage. Je les posai délicatement autours de son cou. Elle dégageait une merveilleuse odeur. Elle portait du Yves Saint Laurent, le « In Love Again », un parfum d'une sensualité irrésistible. Mes doigts l'enlaçaient. Je commençais à serrer de plus en plus fort. Ses lèvres si roses commençaient à devenir violettes, ses yeux si clairs se noyaient dans le rouge des petites veines et artères rétinals éclatés, ses doigts si majestueux tremblaient face à la peur, sa voix si douce faisait rude concurrence avec le silence, ne pouvant sortir un mot.
Et c'est là que tout à véritablement commencé. Ce fût mon premier meurtre. Le premier d'une longue série...

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